Sarkozy à Bruxelles
Tout d’abord, examinons la visite du chef de l'État à Bruxelles lundi, la troisième depuis sa prise de fonction et la première d'un président français à l’eurogroupe. Le problème qu’il devait affronter était épineux. Nicolas Sarkozy a fait parti des différents gouvernements de Jacques Chirac depuis 2002. Pourtant, il prétendait – ôh scandale ! - refuser de se sentir lié à la promesse faite au nom de la France par Thierry Breton et Dominique de Villepin de réduire la dette (les fameux 60% du PIB) et de supprimer le déficit public français d’ici à 2010. Nicolas Sarkozy et son gouvernement demandaient deux années de délai, ce qui faisait grincer des dents de toute part, notamment chez nos partenaires allemands, lassés qui plus est des critiques à répétition contre la banque centrale européenne. La BCE avait d’ailleurs essuyé lors de la campagne électorale française de sévères attaques et des phrases fortes avaient été proférées lors de la campagne présidentielle française notamment et pas seulement par Sarkozy d’ailleurs… Il me semble que les autres candidats, sur ce point comme sur d’autres avaient entonnés chacun à sa manière un petit refrain sur l’euro fort et le pouvoir d’achat.
Quelle est l’analyse prête à penser d’une partie bien-pensante de la blogosphère ? Je ne parle même pas des anti-sarkozystes primaires, mais de ceux qui réfléchissent, de ceux qui sont au contraire tentés par le réformisme et devraient donc avoir un œil critique mais avisé sur l’action du chef de l’état. Et bien, non, chez eux non plus, il n’est pas possible de souligner la réussite du président dans son entreprise de conviction des ministres des finances européens. Ainsi Versac par exemple, renvoie vers un blog qui semble être dédié à la dissection – forcément orientée – de l’action présidentielle. S’il y avait un tant soit peu d’objectivité dans la démarche, la tentative serait louable, malheureusement, c’est un réquisitoire à charge, dont le seul but est de discréditer le président, de montrer que sa vision est simpliste et que par conséquent il arrive ainsi à manipuler les médias, mais pas les éminents bloggueurs qui eux connaissent tout de la meilleure façon de rendre la France à nouveau compétitive, de relancer la construction européenne et des grands problèmes du monde… ☺
Sur le fond, ce qui importait, c’était de calmer la grogne montante de nos partenaires européens, ce que le président a visiblement réussi. En promettant d’essayer de tenir l’objectif, mais sans vouloir s’engager sur quelque chose qu’il n’est pas totalement sûr de tenir, Nicolas Sarkozy a cherché un équilibre et réussi à convaincre nos partenaires de sa bonne volonté. Espérons que les réformes produisent les effets escomptés sur la croissance, ce serait la meilleure réponse de la France que d’honorer au final ses engagements au moment où elle se redresse enfin.