Le Monde, faute de goût et départ de Tony Blair
Mes chers et fidèles lecteurs...
Aujourd'hui est un jour funeste pour ce blog : le journal de la bien pensance et de la pensée unique a parlé :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-908503,0.html
Je serais "complaisant" envers Nicolas Sarkozy, crime qu'Olivier Zilbertin doit assimiler à une sorte de déficience mentale qui empêche ma réflexion d'avoir la moindre
pertinence...
Adieu, Monde cruel, pourrais-je donc déclamer aujourd'hui si je ne connaissais depuis longtemps les travers de ce journal!
J'ai toujours eu un sentiment oscillant entre la profonde méfiance et la haine envers ce qui constitue le "journal de référence" de la gauche française.
Bien qu'il ait appelé à voter pour moi en 1981 et 1988 (tout en l'oubliant quand il est devenu de bon ton de cracher sur le vieil homme puis sur sa tombe...), ce journal si
bien décrit récemment par Pierre Péan et Philippe Cohen dans La face cachée du Monde et précédemment par Michel Legris dans Le Monde tel qu'il est continue de me vouer une haine
pugnace, allant jusqu'à récemment minorer mon score de 1988 face à Jacques Chirac en comparaison du nombre de voix de Mme Royal dimanche, sans prendre en compte l'évolution de la population
depuis cette date!
J'ose espérer que comme Edwy Plenel (que Mme Royal avait eu le toupet d'inviter à sa soirée de fête dimanche soir, un comble quand on prétend s'inspirer de moi!),
Jean-Marie Colombani s'effondrera un jour et que ce journal redeviendra pluraliste et libre... Malheureusement, l'homme, bien que responsable de la quasi faillite du journal, a un solide réseau,
et l'amitié notamment du grand chambellan du capitalisme à la française, le sinistre Alain Minc.
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Mais passons sur cette publication douteuse dont seules les annonces légales surnagent d'un océan d'incompétences, et qui pourtant, fait bien souvent la pluie et le beau
temps sur le traitement de l'information en France.
Il est de mon devoir de constater qu'avec sa soirée et sa nuit au Fouquet's, puis sa petite virée à Malte, Nicolas Sarkozy (bien qu'ayant largement mérité des vacances) a
fait une faute de goût et même une faute politique. On ne déclare pas impunément vouloir "habiter" une fonction pour se retrouver sur un luxueux yacht et provoquer ainsi la France qui se lève
tôt... Beaucoup de ses électeurs, surtout dans les classes populaires, se sont sentis bafoués par cette attitude, alors qu'on aurait imaginé que celui qui voyait sa charge comme une "ascèse"
allait donner un plus bel exemple, en se rendant à Solesmes ou Ganagobie par exemple. Attendons la suite maintenant, tout en espérant qu'il fera un peu plus attention au maniement des symboles à
l'avenir!
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Un autre sujet me donne envie de réagir aujourd'hui, en ce jour anniversaire de mon élection de mai 1981. C'est l'annonce du départ imminent de Tony Blair. Cet homme qui
aura été tant décrié dans ses dernières années au pouvoir m'inspire une profonde sympathie.
Sympathie pour l'homme, qui tout son parcours a cherché à rénover la gauche anglaise, à la sortir de ses dogmes quand le vieux parti travailliste au pouvoir dans les années
1970 avait laissé à Margaret Thatcher un pays endetté et en déclin, tout comme la France après Jacques Chirac. Grâce à sa compréhension des problématiques économiques et avec l'aide précieuse de
Gordon Brown, Tony Blair a réussi le prodige de faire de son pays une des économies les plus dynamiques au monde dans une situation de quasi plein emploi, tout en réinvestissant massivement dans
des services publics dévastés par Margaret Thatcher. Bravo l'artiste!
Sympathie pour le grand européen ensuite, qui va nous manquer ces prochains mois, lorsqu'il va s'agir de relancer l'Europe de manière concrète, et alors que le créneau d'un
plus grand engagement européen de la Grande Bretagne se refermera avec son successeur, et plus encore avec le leader de l'opposition, David Cameron s'il arrivait au pouvoir.
Sympathie pour le politique, l'homme de gauche enfin, qui fait quasi unique dans l'histoire de la gauche en Europe a été réélu de façon démocratique 3 fois de suite et
malgré l'impopularité croissante de la guerre en Iraq. Il est sûr que cet homme politique là a révolutionné le "labour", et que son parti ne retrouvera pas forcément de sitôt un leader de sa
trempe.
Tony Blair s'en va dans moins de deux mois, une page se tourne dans l'histoire de la Grande-Bretagne. Espérons que cet homme ait l'opportunité de jouer un grand rôle dans
l'Europe de demain, pourquoi pas la présider quelques temps?